Le Farot ou la tour de veille

Publié le 16 février 2024

Dès l’antiquité, sur les côtes provençales, il existait un système de surveillance maritime utilisant des signaux optiques appelés « farots » ou « feux de garde », assurant une fonction de signal de défense. Dans cette première moitié du XIVe siècle, les côtes provençales sont en alerte. En effet, Robert Ier de Naples, comte de Provence et de Naples craint très tôt des attaques par le rivage. La réorganisation de la défense et de la sécurité des ports du territoire devient une priorité. Le 30 juin 1302, un édit vient indiquer sur quels points du littoral où il est nécessaire de mettre en œuvre ces signaux. Le Farot de Sanary est installé sur la baie de Portissol vers l’ouest, à un point haut du littoral, un emplacement stratégique pour l’observation maritime et les transmissions.

Elle est désignée, dans un procès-verbal d’enquête effectué par Robert de Millet, trésorier du roi Robert, chargé de l’inspection des côtes et leurs possibilités de défense, comme « fanal » en 1323. C’est aux seigneurs d’Ollioules, d’Evenos et de Sanary, sous peine d’en perdre le fief et de payer une amende, d’assurer la mise en œuvre et la garde du phare avec tous les hommes, vivres et armes nécessaires.
Le Farot possède un diamètre compris entre 6 et 7 mètres avec une hauteur d’environ 8 mètres.

A partir des signaux émis par cette tour de guet, une demi-heure suffisait pour transmettre une nouvelle d’une extrémité de la Provence à l’autre. Les signaux étaient caractérisés par l’émission de fumée le jour et d’un feu la nuit. Autant de signaux que de bateaux en vue. A la tombée de la nuit, lorsque toutes les tours de guet allumaient un feu en même temps, cela signifiait qu’il n’y avait pas de bateau ennemi ou de danger à l’horizon. Le farot était utilisé aussi comme poste de vigie afin d’assurer la sécurité des navires qui s’engageaient dans le port ou longeaient la côte. Ce système de surveillance a fonctionné jusqu’à la fin du XVIIIème siècle

Le rapport d’inspection des côtes de Provence rédigé par Henri de Seguiran, en 1633, indique que le réseau de farots fonctionne toujours mais il semble que cet usage soit saisonnier. Après la Révolution française, le farot est transformé en poste de signalisation et vigie, dite « croix des signaux ».

Le saviez-vous ?
Le Farot existe toujours, celui-ci est aujourd’hui enclavé dans une habitation dont la propriété est privée. A la fin des années 1930, Alma Mahler et Franz Werfel y trouvent refuge : le lieu est alors nommé « Le Moulin Gris ».

Vous souhaitez en savoir davantage ? Vous pouvez prendre rendez-vous aux Archives Municipales lors des horaires d’ouverture de la Médiathèque Jacques Duhamel.

Retrouvez cet article dans le Mieux Vivre n°294 Janvier 2024.

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