Les paysages qu’offre Sanary ont inspiré de nombreux artistes. Parmi eux, Erich Klossowski (1875-1949) parvient à retranscrire dans ses œuvres la quiétude et la beauté de la Provence.
Fils d’un noble polonais, il étudie l’histoire de l’art à Brelaus avant de rejoindre Paris en 1900. Il devient alors peintre en autodidacte. Il épouse Elizabeth Dorothea Spiro, avec qui il a deux fils : Pierre et Balthus. Le couple se sépare en 1917.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il se réfugie en Suisse. Là, il commence à écrire, notamment pour la revue pacifiste Die Weisse Blätter éditée par René Schickele. Dès 1919, il retourne en Allemagne, d’abord à Berlin, puis à Munich. Il y acquiert une certaine notoriété en tant que décorateur de théâtre.
Un enracinement progressif dans le Sud de la France
Amoureux de la France et de la Côte d’Azur, Klossowski quitte l’Allemagne pour s’installer à Bormes-les-Mimosas.
Il réside ensuite à La Garde, puis à Saint-Cyr, avant de s’établir définitivement à Sanary en 1928. Il connaissait déjà la commune pour y avoir séjourné à plusieurs reprises.
À Sanary, il se consacre pleinement à la peinture. Ses cahiers se remplissent de croquis et de dessins. Il y mêle des études d’arbres, des scènes maritimes ou villageoises, des portraits, ainsi que des vues de la baie réalisées à l’aquarelle.
Son style, à la fois sobre, délicat et raffiné, témoigne de son approche modeste et intuitive. C’est en autodidacte qu’il a développé cette sensibilité artistique unique.
Le saviez-vous ?
À Sanary, Erich Klossowski et Hilde Stieler séjournent à la Villa L’Enclos, 11 place Cavet. Une plaque commémorative rappelle aujourd’hui leur présence.
Dernières années et héritage d’Erich Klossowski
L’artiste partage sa vie avec Hilde Stieler, ex-épouse de l’acteur Kurt Stieler. En 1939, le couple reçoit le soutien financier de Robert De Wilt, un Hollandais installé à Sanary.
Ils vivent dans des conditions modestes au sein d’un petit logement de la famille Cavet, entre 1933 et mai 1944. Pendant cette période, Klossowski observe l’arrière-pays varois et esquisse inlassablement des croquis dans ses carnets.
À partir de 1944, tous deux sont assignés à résidence à Saint-Maximin, où ils restent jusqu’à la fin de la guerre. Ils reviennent ensuite à Sanary, rue Barthélémy de Don.
Erich Klossowski décède en 1949 dans une villa située avenue Desmazures. Bien qu’il ait obtenu la nationalité française dix ans auparavant, il continue de susciter une certaine méfiance parmi les habitants. Il ne parlait pourtant plus un mot d’allemand.
La quasi-totalité de son œuvre picturale a aujourd’hui disparu, à l’exception de quelques paysages. Chaque tableau naissait d’une première idée, souvent abandonnée en cours de création, au profit d’une nouvelle vision.
Pour aller plus loin
Vous souhaitez approfondir vos connaissances sur Erich Klossowski ?
Prenez rendez-vous aux Archives Municipales de Sanary, accessibles aux horaires d’ouverture de la Médiathèque Jacques Duhamel.
Retrouver l’article dédié dans le Mieux Vivre n°287 du mois de Juin 2023