En 1863, il acquiert une superbe propriété composée d’une maison de maître, d’une maison fermière et plusieurs hectares de terrain. Cette acquisition lui permet de renouer avec sa ville natale. Très vite, son implication et son ambition plaisent. Il projette de faire de Sanary une petite ville à caractère touristique, accueillante sans lui ôter ses principales activités: la pêche et l’agriculture. Nommé maire une 1ère fois en 1865, l’administration communale lui apporte cependant quelques déceptions : le budget de la Ville ne permet pas la réalisation de ses audacieux projets. Il utilise alors sa fortune personnelle pour mener à bien ses idées et entreprend l’aménagement du port.
Il s’attèle également à réaliser des travaux de drainage des eaux pluviales, à l’embellissement des fontaines, à la construction d’un lavoir, d’un asile pour personnes âgées et malades, d’un grand hôtel, à accueillir une brigade de gendarmerie … Son investissement est tel qu’il finance lui-même le salaire du gardien du phare jusqu’à son électrification. Tous ces aménagements ont pour objectif de dynamiser le village, il lance même les grandes régates qu’il dote de prix.
Sa vie est brutalement perturbée par le suicide de sa fille suite à des histoires amoureuses contrariées. Profondément affecté par ce drame et confronté à plusieurs désaccords en local, il démissionne avant la fin de son mandat. La douleur et la tragédie familiale ne s’interrompent pas, en 1889 il perd son fils Alfred à l’âge de 29 ans. Dévastée par la mort de ses deux enfants, sa femme passe son temps au cimetière de Sanary. Alors qu’elle prie pour le repos de leurs âmes, elle est assassinée par le neveu de son mari. Le tombeau et la chapelle attenante érigés dans l’ancien cimetière proche du centre-ville sont d’ailleurs voués à leur mémoire. Malgré ses pertes, Michel Pacha continue de suivre les affaires municipales dont il a la charge. Il abandonne son second mandat en 1894. Dans une lettre adressée au Préfet du Var, il justifie son départ par le rejet du ministre des réclamations des pêcheurs sanaryens en conflit avec ceux du Brusc sur la fixation des zones de pêche. Il quitte finalement Sanary pour La Seyne-sur-Mer où il décède en 1907.
Le saviez-vous ?
L’œuvre la plus emblématique de Michel Pacha reste la démolition de l’ancien ne église provençale du XVIème siècle et l’édification d’un nouveau lieu de culte d’inspiration néo-byzantine en juillet 1892. Ce projet suscite de nombreuses oppositions de la part de la population et des membres du corps religieux, d’autant plus qu’il venait de faire restaurer l’ancienne église à ses propres frais quelques temps auparavant.
Vous souhaitez en savoir davantage ?
Vous pouvez prendre rendez-vous aux Archives Municipales lors des horaires d’ouverture de la Médiathèque Jacques Duhamel.
Retrouvez l’article dans le Mieux Vivre n°283 de Février 2023
