André Salmon (1888-1969) était un poète, critique d’art, homme de lettres et élu municipal sous le mandat de Jean Cavet. Défenseur acharné du cubisme, il reçut, en 1964, le grand prix de la poésie de l’Académie française.
Un parcours littéraire et artistique remarquable
Né à Paris le 4 octobre 1881, André Salmon passa une grande partie de son adolescence à Saint-Pétersbourg en Russie. À son retour à Paris, il fréquenta les soirées de La Plume (revue littéraire) et rencontra plusieurs figures influentes de l’époque, dont Pablo Picasso et Guillaume Apollinaire, avec qui il entretiendra une correspondance importante. Ce fut Salmon qui baptisa le célèbre tableau de Picasso Les Demoiselles d’Avignon en 1907. En 1908, il s’installa au Bateau-Lavoir, puis à Montparnasse. Très tôt, il se distingua comme l’un des critiques d’art les plus influents de la vie parisienne, soutenant des artistes comme Moïse Kisling dès 1919. De 1913 à 1914, il tint la chronique des Salons avec Apollinaire dans la revue Montjoie. Il était également connu sous le pseudonyme de Pol de Comène.
Sanary, un lieu d’inspiration pour André Salmon
Il découvre Toulon et la Provence en 1906, à l’âge de 25 ans, lors d’une tournée théâtrale. Bien qu’il ait commencé une carrière de comédien qu’il abandonna, il conserva une relation spéciale avec la région. Il séjourna à Sanary pour la première fois en 1920, puis à Cassis en 1921. Cependant, c’est en 1922 qu’il revint définitivement à Sanary. Après des vacances à Bandol et à Saint-Tropez, il commença à organiser des séjours de plus en plus longs à Sanary, notamment à partir de 1925, période durant laquelle il envisageait de s’y installer durablement.
André Salmon : Un acteur de la vie locale
À Sanary, il résidait à la Villa La Hune, qu’il construisit en 1937 dans le lotissement Pelester. Très engagé dans la vie communale, il fut élu conseiller municipal de 1963 à 1965 sur une liste d’Union démocratique. Son engagement allait au-delà des affaires municipales : en 1962, il protesta contre les « boues rouges », déchets de bauxite nuisibles à l’environnement. Son amour pour la nature se reflétait également dans ses activités artistiques. En effet, il fonda le Salon de peinture de Sanary, le premier de la région toulonnaise. Ce salon accueillait des artistes de renom, tant nationaux qu’internationaux, mais aussi des talents varois.
Un héritage laissé à Sanary
À son décès en 1969, sa seconde femme, Angèle Miey dite Léo, légua son terrain à M. et Mme Barsotti, dont le fils Jocelyn avait travaillé pour les Salmon pendant plus de onze ans.
Le saviez vous ?
Il donne le nom « La Hune » à sa villa, jouant savamment avec les mots, en faisant allusion à la une d’un journal, puisqu’André Salmon fut également journaliste.
Vous souhaitez en savoir davantage ? Vous pouvez prendre rendez-vous aux Archives Municipales lors des horaires d’ouverture de la Médiathèque Jacques Duhamel.
Retrouvez un article dédié dans le Mieux Vivre n°274 du mois de Mai 2024.